Uberpop : symptôme d’un système défaillant

 

Matthieu Stefani, Directeur de l’agence CosaVostra :

 

 

La révolution digitale est en marche et pèse sur notre vie quotidienne. Airbnb, Blablacar, nombreuses sont les applications collaboratives qui visent à faciliter nos activités habituelles et à arrondir les fins de mois. Depuis quelques années déjà, les technologies modifient nos pratiques et impactent tous les secteurs de notre société.

 

Banque musique, cinéma, tous ces domaines ont d’ores et déjà assimilé, plus ou moins bien, l’arrivée du numérique dans leur fonctionnement. Néanmoins, UBER, le service de véhicule privé fait scandale et se place au coeur d’un débat croissant. Considérée comme illégale à cause de son activité “Pop”, l’application a vu ses deux dirigeants placés en garde à vue la semaine dernière. Une nouvelle qui nous amène à réfléchir sur le principe d’”uberisation”.

 

Une évolution déjà en place :

 

Cette approche donnant la main aux amateurs ou semi-pros, je la connais, j’ai eu l’opportunité de la développer à travers CitizenSide, la première plateforme en ligne de citoyens-reporters (ou “témoins d’actualité” pour ménager nos amis photographes) . Désormais renommée NewZulu celle-ci est cotée à la bourse de Sydney. On y trouve ce même principe pratique et communautaire, lié à la vague numérique. Le concept est de permettre à chacun de partager et vendre ses images d’actualité. L’approche est comparable à celle d’Uber. Nous faisions dans le photo-journalisme ce qu’Uber fait dans le service avec chauffeur. Application mobile, paiement en ligne, géolocalisation, coûts ultra compétitifs et rapidité incomparable aux “pros classiques”, ce service est le symbole de la révolution technologique bouleversant les différents marchés.

 

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La décision de mettre en stand by Uber Pop sous la pression du système judiciaire français va sans doute calmer les ardeurs de toutes les start-ups qui avaient pour ambition de “professionnaliser” les amateurs.

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Le client au centre :

 

Même si la profession semble avoir remporté une bataille, cette polémique devrait ouvrir les yeux  aux chauffeurs de Taxi et remettre le client au centre de leurs préoccupations. Le client ne veut plus attendre, il ne veut plus payer trop cher, il veut payer en CB, il veut être bien traité, et il ne veut surtout plus demander l’autorisation pour monter dans une voiture!

 

 

 

Les Taxis doivent être capables de comprendre cette évolution societale et économique. Par exemple, la notation des prestations est désormais un “acquis” pour les clients. On note un restaurant, un hôtel, une entreprise, et pourquoi pas un chauffeur?

Au regard des services d’Uber, les taxis ne sont pas en mesure de prôner une qualité irréprochable. Notons bien que la majorité d’entre eux ne possède pas de lecteur de CB, handicapant grandement une clientèle largement habituée au paiement numérique. Une introspection sur l’aspect qualitatif de leurs services est impérative.
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Le professionnel a-t-il battu l’amateur?

 

Enfin, il partait indispensable de pointer du doigt le flou présent sur les pratiques “semi-professionnelles”. Dans quelle mesure un particulier peut exercer une activité annexe, tout en restant “amateur”. A partir de quand devient -il professionnel ? Comme Citizenside il y a 10 ans, Uber pensait avoir trouvé une faille
Ces questions n’ont pas de réponse claire à l’heure actuelle et c’est cela qui pose un réel problème. L’Etat doit prendre ses responsabilités, et dire si oui ou non, un amateur peut ou ne peut pas gagner d’argent pour une activité annexe et/ou exceptionnelle vente de voiture, petits services, location de voiture court terme, etc.

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